Skid Row (partie 14)

Publié le par Victor Royal

Mon adversaire s'appelle Ludwig Berliner. Il joue assez bien mais je n'ai guère de difficulté à expédier son roi en enfer. Les reprises, vangeances, donne-moi-encore-une-chance ont toutes le même résultat.

Heureusement pour son honneur, un de ses copains se présente à notre table.  C'est un homme court, minuscule, nerveux et qui parle avec un débit aussi élévé que les chutes Niagara. Ludwig me le présente. Le nouveau venu s'appelle Joe. Né en Hongrie, il réside à Vancouver depuis trente ans. Il est peintre-contracteur et parfois il vient au Carnegie pour embaucher des aides pour quelques jours.

Il sort un chronomètre d'échecs d'un étui et nous commençons à blitzer (parties de 5 minutes). Joe se croit vraiment un caïd des échecs, mais je lui rabaisse le caquet vite fait.

En deux heures, je me fais une réputation de joueur invincible et les défis commencent à pleuvoir.

- Si tu viens en soirée, tu vas trouver chaussure à ton petit pied, Frenchie, me prévient Ludwig.

- Ben Kruger va te démolir, vantard, rajoute Joe. Tu seras moins fier.

Vers 11h30, je remarque que la moitié de la salle quitte précipitamment.

- What's the matter ? je demande à mes amis. Je n'ai entendu aucune alarme pourtant.

- C'est l'heure du repas à l'Armée du Salut.

- Alors, salut messieurs. J'ai faim moi aussi. À ce soir.

Publié dans Vancouver

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M
Content de votre retour.<br /> Au plaisir de vous lire<br /> michel lacoste
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